Peut-être avez-vous entendu parler des stations ou kits solaires dits « plug and play » qui se multiplient sur le marché grand public. Leurs promesses ? Mettre un pied facilement dans la production d’électricité verte, même sans aucune connaissance en bricolage, pour faire un geste pour la planète et des économies sur ses factures d’énergie. Comment fonctionnent-elles ? Quels sont leurs avantages ? Et que peut-on en attendre ?
Les panneaux solaires photovoltaïques permettent de produire soi-même sa propre électricité d’origine renouvelable, de la consommer et donc de faire des économies sur ses factures d’électricité. Même si les installations solaires « traditionnelles » tendent à se démocratiser, certains freins demeurent : l’investissement reste élevé, cela nécessite des démarches administratives et certains consommateurs craignent aussi de ne pas trouver le bon installateur, digne de confiance. Par ailleurs, ces installations se destinent principalement aux propriétaires, qui vivent en maison individuelle. Les stations prêtes à l’emploi s’affranchissent quasiment de toutes ces contraintes.
Ces stations à poser ou à accrocher peuvent aussi devenir nomades et se transporter facilement. Pratique en randonnée, camping-car etc... Photo Ecoflow
Stations solaires plug & play : pour qui, pour quoi ?
Les Français sont nombreux à s’intéresser au solaire, voire à sauter le pas. Leurs motivations sont diverses. D’abord, le solaire photovoltaïque est une manière de faire des économies sur ses factures d’électricité, en produisant sa propre énergie. De cette façon, on est aussi moins dépendant des fluctuations des tarifs de l’électricité. La plupart de ces stations plug and play fonctionnent d’ailleurs avec une application qui permet de suivre la production d’énergie et prodigue des conseils pour en tirer le meilleur parti, éventuellement pour réduire ses consommations d’énergie.
Installer des panneaux solaires est aussi une manière de contribuer à la transition énergétique et pour certains de faire un geste pour la planète.
L’un des avantages des équipements prêts à l’emploi, c’est qu’ils permettent de mettre un pied dans le solaire pour un budget plus accessible puisque les premiers prix débutent à partir de 750 ou 800 euros.
Enfin, ces stations s’adressent au plus grand nombre. En effet, elles se destinent aux propriétaires mais aussi aux locataires, qui peuvent emporter leur matériel lorsqu’ils déménagent.
Certaines stations sont même conçues pour être installées sur des balcons, si bien qu’elles peuvent éventuellement être adoptées par des urbains qui vivent en appartement. Photo Sunology
Comment ça fonctionne ?
Ces stations sont prévues pour être installées facilement, rapidement, sans travaux et avec un minimum de connaissances dans les domaines du bricolage ou de l’électricité. En effet, elles sont livrées en kits quasiment prêts à installer. Ces packs comprennent un ou plusieurs panneaux selon le modèle, un micro-onduleur (qui sert à transformer le courant continu en courant alternatif, utilisable dans le logement), un ou des supports (pour fixer la station ou l’installer au sol), un compteur d’énergie (souvent connecté à une application) ainsi qu’un câble pourvu d’une prise classique.
Il suffit de suivre le mode d’emploi pour préparer les panneaux à l’installation – généralement il s’agit de quelques vis à fixer, éventuellement de lester la station si elle est installée au sol et de connecter le système au réseau WiFi le cas échéant. Certaines sont même livrées déjà montées.
Quant au raccordement électrique, il suffit de brancher le câble sur une simple prise pour que l’électricité produite soit instantanément consommée par les appareils électriques du logement. Photo : Supersola
Prêtes à l’emploi pour autoconsommer
Comme son nom l’indique, l’autoconsommation consiste à consommer l’électricité que l’on produit soi-même avec ses panneaux solaires. L’idéal est de consommer un maximum pendant les périodes d’ensoleillement, au moment où les panneaux produisent le plus. C’est dans ces créneaux horaire qu’il est recommandé de faire fonctionner les appareils électroménagers comme le lave-linge ou le lave-vaisselle, par exemple… C’est notamment ce type de conseils d’optimisation que fournissent les applications qui accompagnent les installations solaires.
À certaines périodes (été, fort ensoleillement, vacances…), il se peut qu’on produise plus qu’on ne consomme. Dans le cadre d’une installation photovoltaïque traditionnelle, on peut opter pour l’autoconsommation avec vente du surplus. Cela signifie que si on ne consomme pas toute l’électricité produite, elle est rachetée par EDF OA (obligation d’achat), à un tarif fixé à l’avance.
Avec les stations plug & play, les choses sont légèrement différentes. En achetant ce type d’équipement, on est auto-installateur. « Dans ce cadre, vous ne pouvez pas bénéficier de l'obligation d'achat permettant de vendre votre surplus à EDF OA. En effet, pour être éligible à ce dispositif, vous devez justifier de la mise en œuvre de votre équipement solaire par un installateur Reconnu Garant de l'Environnement (RGE) et titulaire d'une qualification professionnelle pour le solaire (ex: Quali PV) » peut-on lire sur le site de Sunology.
Pour autant, si EDF OA n’a pas l’obligation de racheter un éventuel surplus, vous avez le droit de le revendre. Vous pouvez vous adresser à n’importe quel fournisseur d’énergie du marché pour le lui proposer. Beem Energy précise que « les tarifs de revente tournent autour de 15 à 17 € par mégawattheure (MWh) pour une puissance comprise entre 0 et 9 kilowatts-crête (kWc) ».
Même si les panneaux sont de plus en plus performants, l’ensoleillement et l’exposition doivent être pris en considération. On peut toujours installer une station ou des panneaux photovoltaïques dans une région peu ensoleillée, avec une exposition nord (ce qui est plutôt déconseillé) mais il faut s’attendre à une rentabilité moindre. Mieux vaut disposer d’un endroit où la station ne sera pas à l’ombre et profitera d’un maximum d’ensoleillement (une exposition sud est idéale). Photo Sunethic
Où les installer et quelles contraintes ?
Selon les fabricants et les modèles, les kits photovoltaïques prêts à l’emploi peuvent être installés soit au sol ; soit sur un toit plat ou peu incliné ; soit sur un mur ou une façade de la maison, d’un cabanon ou d’une dépendance ; soit sur un balcon ou une terrasse, accrochés au garde-corps ou à la rambarde. Veillez à bien prévoir l’emplacement avant de faire votre choix. Car tous les modèles ne sont pas compatibles avec tous les usages. De plus, les fixations fournies ne sont pas les mêmes. Certaines marques proposent aussi plusieurs esthétiques ; dans ce cas, l’emplacement peut aussi avoir une incidence sur votre choix.
De plus ces installations occupent tout de même un peu d’espace (au minimum une surface de m2 environ). Certains se présentent sous la forme d’un grand panneau rectangulaire quand d’autres sont constitués de plusieurs petits panneaux, carrés ou rectangulaires.
Ce type d’équipement est compatible avec les compteurs électroniques ou les nouveaux compteurs Linky, mais pas avec les compteurs mécaniques d’ancienne génération, c’est même interdit par la loi (la roue tournerait à l’envers quand du courant est injecté dans le réseau).
Quant à l’installation électrique, il faut brancher la station sur une prise électrique de 16A, mise à la terre, et le circuit électrique doit être protégé par un disjoncteur différentiel (30 mA) au niveau du tableau électrique. Si votre installation électrique est vieillissante, mieux vaut la faire vérifier par un professionnel avant de vous lancer. On peut envisager de brancher plusieurs stations sur une prise (deux à quatre), à calculer en fonction des besoins en électricité et des prévisions de production. Là encore, des simulateurs sont disponibles sur les sites des fabricants ou revendeurs.
La plupart des sites vendant ce type de produits prêts à l’emploi proposent des simulateurs pour estimer la production annuelle et la rentabilité. Par exemple, nous avons fait une simulation sur le site de Beem Energy. En achetant un kit de 4 panneaux (4 x 105 W), à Nice, on peut espérer produire 593 kWh/an et rentabiliser l’achat en 4 ans (sans adaptation de la consommation). À Lille, avec le même kit, on peut produire 438 kWh/an et rentabiliser la station en 6 ans. Photo / beem Energy
Des démarches allégées
L’un des avantages des stations prêtes à l’emploi, c’est qu’elles nécessitent dans la plupart des cas des démarches administratives réduites. En effet, quelle que soit la puissance de la station, il suffit bien souvent de remplir une déclaration d’autoconsommation (CACSI) sur le site du gestionnaire de réseau Enedis. Il s’agit d’une simple déclaration et non d’une demande d’autorisation.
Toutefois, si la station est fixée sur un mur ou posée sur un toit à plus de 1,80 m du sol, comme pour une installation photovoltaïque traditionnelle, il faut déposer une déclaration préalable de travaux en mairie.
Attention aux garanties, elles ne sont pas toute de durées égales. Certaines peuvent aller jusqu'à 25 ans. Des stations sont également made in France à l'instar de la société le Panneau français (photo)
Quelle production d’énergie ?
La production d’énergie que l’on peut espérer dépend de nombreux facteurs : le type de panneaux ou stations installés, leur nombre, leur exposition, la situation géographique, la météo et même l’inclinaison des panneaux (généralement inclinables pour obtenir le meilleur rendement).
Pour comparer des panneaux ou des équipements solaires, on peut se fier à leur puissance. Mais attention : « la puissance des panneaux solaires mis en vente est exprimée en Wc (Watt “crête”). Cette unité correspond à la puissance des panneaux solaires dans des conditions standards de mesure. Elle permet de comparer les panneaux entre eux » explique Oscaro Power sur son site Internet. Le spécialiste précise également qu’en condition réelle, en plein soleil, la puissance d’un panneau équivaut à environ 75 à 80% de sa puissance en Wc.
Outre les sites des fabricants qui proposent des simulateurs, pour faire ces calculs en tenant compte de la situation géographique, il est possible d’utiliser l’outil AutoCalSol de l’INES (Institut National de l’Energie Solaire).
Pour aller plus loin
Dans son guide dédié à ces équipements (lien sur image), l’Ademe indique que « les kits photovoltaïques « Plug & Play » sans injection sur le réseau sont une des solutions à la portée des particuliers. De puissance limitée, leur fonction est de couvrir en journée, une part du « talon » des consommations permanentes de la maison (consommation VMC, réfrigérateur, congélateur…) ».
Si vous souhaitez aller plus loin pour produire plus d’énergie afin de vous rapprocher le plus possible de l’autonomie énergétique, il faudra plutôt viser une installation traditionnelle, composée de plusieurs panneaux installés sur votre toit. Si vous êtes un peu bricoleur, sachez que certains fabricants en proposent en kit, à installer soi-même, accompagnés de nombreux contenus et tutoriels vidéo. Dans ce cas évidemment, l’investissement financier et personnel à prévoir n’est pas le même que si vous optez pour une station plug & play.
