Éthique et responsable, le coton se réinvente

Chronique du beau linge

Éthique et responsable, le coton se réinvente

le 6 novembre 2020
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Chaque année, ce sont plus de vingt millions de tonnes de coton qui sont produites, ce qui en fait la principale fibre naturelle du marché mondial des textiles, juste devant la laine. Cette incroyable production n’est pas sans conséquence sur l’environnement ni même sur la qualité des vêtements que l’on achète. Heureusement, il est possible de consommer autrement.

Le coton, de l’arbuste aux t-shirts

 

Le coton vient d’un arbuste, que l’on appelle le cotonnier. Il pousse dans des régions sub-tropicales, chaudes et humides. Les principaux pays producteurs de coton en 2019 ont été la Chine, l’Inde, le Pakistan, les Etats-Unis, le Brésil, la Turquie et l’Ouzbékistan.

Le coton provient d’une petite capsule, le fruit du cotonnier. Cette dernière possède des parois rigides qui abritent une quarantaine de graines surmontées d’une petite boule formée de fibres blanches et duveteuses. Lorsque le fruit arrive à maturité, la capsule éclate et laisse s’échapper les fibres. C’est le moment de la récolte ! Chaque fibre de coton ainsi libéré mesure entre 1 et 5 cm de long.
Autrefois réalisée à la main, la récolte du coton se réalise désormais de façon automatisée à l’aide de gigantesques moissonneuses qui arrachent les capsules.

A peine récoltées, les capsules sont achetées par des grossistes qui vont s’occuper de séparer les capsules et les graines des fibres de coton. Ces dernières sont ensuite peignées et débarrassées de leur impuretés puis compressées dans de grosses balles standardisées.

Les balles sont ensuite expédiées à des filatures qui vont les transformer en fils, puis à des manufactures qui se chargent de les transformer en tissu. Ces tissus de coton sont enfin envoyés dans les usines de confection du monde entier pour devenir des t-shirts, des robes, des chemises…

La face cachée du coton


La culture du coton demande des quantités d’eau phénoménales : il faut environ 120 jours de pluie minimum par an pour assurer une bonne croissance des plantes. Dans les régions moins humides, il est donc nécessaire de recourir à l’irrigation. Pour produire un kilo de coton, il faut entre 6000 et 20.000 litres d’eau. Pour être clairs : la production d’un t-shirt de 120 grs va demander 2.700 litres d’eau ! Si le coton ne représente qu’un petit pourcentage des surfaces cultivées dans le monde, c’est le troisième consommateur d’eau irriguée de la planète !
Les conséquences sur notre environnement sont parfois dramatiques comme en témoigne l’exemple de la Mer d’Aral, située entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.
Il y a cinquante ans, la Mer d’Aral était le quatrième plus grand lac du monde. Sa superficie était égale à deux fois celle de la Belgique ! Dans les années 60, la Russie décide de se lancer dans la culture intensive du coton.
Pour répondre à la demande en eau des plantations, ils dérivent le cours des deux fleuves qui alimentent la mer d’Aral. Cette dernière va s’assécher progressivement, avant de disparaitre presque totalement. Il ne reste aujourd’hui que 10% de son volume initial et le résultat est évidemment catastrophique pour l’écosystème qui vivait sur ses berges et qui a presque entièrement disparu.
Les populations de la région ont également été durement touchées tant sur le plan économique que sanitaire.
Autre conséquence désastreuse de la culture du coton pour l’environnement : la pollution. La culture du coton est extrêmement gourmande en pesticides et la fabrication requiert une quantité impressionnante de substances chimiques pour traiter le coton, le teindre, le blanchir, l’ennoblir etc.. Ces matières se retrouvent ensuite dans les rivières et les sols. Plus on produit de vêtements - comme on le fait actuellement - plus on aggrave ce phénomène. Aujourd’hui, l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde, juste derrière l’agriculture.

Éthique et responsable, le coton se réinvente

La solution ? Consommer autrement


Chacun peut à sa façon contribuer à ralentir ce cycle infernal. Premier réflexe : éviter la fast fashion, c’est à dire ce phénomène propre à certaines marques qui imposent une collection en magasin toutes les deux semaines. Le coton utilisé par ces marques est quasiment tout le temps de qualité moindre et fabriqué à l’autre bout du monde par des ouvriers mal payées. Les contrôles étant moins drastiques dans ces usines, ils entrainent une pollution conséquente des sols. Ces cotons peuvent également s’avérer nocifs pour notre santé : les vêtements que nous faisons venir de l’autre bout du monde contiennent bien souvent des substances chimiques nocives, y compris de perturbateurs endocriniens.
Il faut donc privilégier des vêtements en coton d’une haute qualité, provenant de marques capables de rassurer sur l’étiquette et le mode de fabrication.
Il existe toutefois une vraie jungle dans le monde du coton éthique et tout ne se vaut pas. Si le coton bio par exemple garantit que la matière première a été cultivée sans pesticides, rien n’interdit ensuite l’utilisation de substances nocives lors de la fabrication du vêtement.
Certains labels toutefois sont à privilégier car ils s’engagent à la fois sur un textile « propre » et fabriqué dans des conditions de travail décentes.
Parmi eux :
- Global Organic Textile Standard
- Oeko-tex
- Ecocert
- BioRe
Le maitre mot en matière de consommation de vêtements fabriqués à partir de coton est : consommer moins mais mieux. Certains vêtements vont couter plus cher à l’achat mais vous dureront bien plus longtemps qu’un vêtement bas de gamme.

Entretien du coton


Surtout que le coton n’est vraiment pas très compliqué à entretenir.
Résistant, il peut se laver à 40° en machine, 30° pour les pièces un peu plus fragiles (sous-vêtements, tops un peu fins…) ou celles que vous avez peur de voir rétrécir.
Pour le linge de maison : draps, housses, taies d’oreiller, serviettes, peignoir etc… Vous choisirez également un programme à 40° mais sachez que vous pouvez sans problème monter jusqu’à 60°. A cette température là, vous éliminez microbes et bactéries.
Pour le séchage : vous pouvez utiliser un sèche-linge sur un programme basse température (la plupart d’entre eux ont un programme coton intégré)
Il ne vous reste plus qu’à passer un coup de fer à repasser : le coton fait partie des matières qui supportent très bien la chaleur (jusqu’à 200°) ainsi que la vapeur. Le top est de repasser le coton lorsqu’il est encore un tout petit peu humide. Petit conseil : pensez à repasser sur l’envers les vêtements en coton de couleur. Cette dernière tiendra plus longtemps et ne risque pas de « lustrer ».
En choisissant un coton de qualité, cultivé et transformé dans des normes éthiques, et en en prenant soin, vous verrez que vous serez très vite gagnant…
…et la planète aussi !

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