C’est une petite victoire pour l’application Yuka, mais aussi pour foodwatch et la Ligue contre le cancer. Mobilisées depuis 2019 pour faire interdire les nitrites et les nitrates dans la charcuterie, les trois instances ont lancé une pétition commune en début d’année, pour alerter sur les dangers de ces additifs pour la santé. Une mobilisation qui a déjà récolté plus de 370 000 signatures et qui a créé l’ire des charcutiers d’A.B.C Industrie. Ces derniers ont ainsi saisi la justice pour demander la fermeture de la pétition et réclamer des dommages et intérêts à Yuka. Après avoir été condamnée en première instance, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a finalement tranché en faveur de Yuka et débouté la société ABC Industrie de l’ensemble de ses demandes, en plus de la condamner à verser 20 000 euros à Yuka. L’application peut donc poursuivre sa campagne d’information sur les risques liés aux nitrites, auprès des consommateurs.

Des additifs nitrés reconnus « à risque élevé »

« Cette décision met un coup d’arrêt à la tentative de bâillonner Yuka et de museler l’information sur les risques associés aux nitrites. Nous sommes soulagés que les juges aient fait passer la santé des consommateurs avant les intérêts financiers des industriels », se satisfait Julie Chapon, Co-fondatrice de Yuka. Si la Cour d’appel invoque la liberté d’expression pour justifier sa décision de débouter A.B.C Industrie, elle reconnaît également que Yuka s’appuie sur une base factuelle suffisante pour considérer ces additifs comme étant à « risque élevé ». Un risque qui a également été reconnu par l’Anses, dont l’avis publié en juillet 2022 confirme « l’existence d’une association positive entre l’exposition aux nitrates et/ou aux nitrites via la viande transformée et le risque de cancer colorectal ».